Artiste singulier, brut, naïf, autodidacte, Gaston Chaissac, fut longtemps classifié par méconnaissance de son œuvre, son isolement vendéen servant d’écrin à la légende qui l’enclavait.

 

 

juil. 18, 2014

La rencontre avec Jean Dubuffet est l’illustration de ce quiproquo qui se transformera  en véritable dialogue quasiment ininterrompu. L'exposition "entre plume et pinceau" nous a invité, en 2013, à découvrir cette relation stimulante entre les deux hommes.


Jean Dubuffet  veut se libérer de la culture savante. Il veut être «le seul homme au monde à peindre comme tout le monde». En 1945, l’année qui précède le début de leurs échanges, il rencontre Henri Michaud qui cherche un  langage pur et dénué d’influences culturelles. Accompagné de Paul Budry et Jean Paulhan, il visite les hôpitaux psychiatriques suisses à la recherche  d’œuvres des « irréguliers de l’art . Il collecte des œuvres et aspire lui-même à cette expression plastique et littéraire affranchie de la culture légitime qu'il nommera "Art Brut".

Quand Jean Dubuffet écrit pour la première fois à Gaston Chaissac, il est curieux de sa liberté de ton, de son invention, en dehors de tout carcan.

Par trois fois, les deux artistes se rencontreront, en 1947, pour l’exposition personnelle de Gaston Chaissac à la Galerie L’Arc-en-Ciel, en 1949, à Sainte-Florence de l'Oie en Vendée et en 1956, dans l’atelier de Jean Dubuffet à Vence où celui-ci l’invite à venir travailler avec lui. Trois rendez-vous ratés où la difficulté de communiquer fut plus grande que le plaisir de partager leur intérêt commun pour les expérimentations picturales.

Leur véritable rencontre sera épistolaire. Entre 1946 et 1964, ce sont quelques 400 lettres (un corpus assemblé et publié chez Gallimard à l’occasion de l’exposition) qui sont envoyées dans un aller-et-retour permanent d’échanges sur leur inventions, leurs explorations, loin d’une rivalité et d’un rapport de domination souvent avancés dans les analyses sur leurs relations.

portrait de Chaissac par Dubuffet

 

 

Leurs origines sociales, leur intégration dans la sphère intellectuelle, leur rapport à la reconnaissance et à l’argent, sont aux antipodes. Et pourtant «les deux cousins » se reconnaissent et se respectent dans leur métier, les trouvailles de l’un stimulant l’autre, les conseils du premier servant d’étai au positionnement éthique du second.

 

(portrait de Gaston Chaissac par Jean Dubuffet)

 

L’exposition montre, en juxtaposant leurs œuvres, la manière dont ils métamorphosent les objets du quotidien dans une mise en abîme stimulante où ils se mettent au défi et inventent de nouveaux chemins à conquérir.

L’exposition co-produite en 2013 avec L'Adresse, Musée de la Poste, à Paris en partenariat avec le Conseil Général de la Vendée, a été reconnue d’intérêt national par le ministère de la Culture et de la Communication / Direction générale des patrimoines / Service des musées de France.

Les commissaires de l’exposition: Gaëlle Rageot-Deshayes, conservateur du patrimoine, musée de l'Abbaye Sainte-Croix, des Sables d’Olonne et Josette Rasle, commissaire d’exposition, L’Adresse, Musée de la Poste, Paris

 Pour en savoir plus:  www.ladressemuseedelaposte.fr



Positionnement artistique | Publications et expositions | Autour de l'oeuvre


Gaston Chaissac

Site officiel
Pour prendre contact, merci d'utiliser le formulaire de contact.